Associés à la ville comme au studio, Véronique Durruty et Patrick Guedj forment un couple de photographes aux multiples talents. Entre livres et expériences sensorielles ayant le parfum comme centre d'attraction, ils entretiennent tous deux un rapport passionnels une Inde qu'ils ont appris à aimer au fil de fréquents séjours et de milliers de photos que l'on retrouve dans plusieurs ouvrages dont le plus récent, Indian Holi paru aux éditions La Martinière, accompagne Indian Holi, l'édition limitée du parfum Kenzoamour...

Indeaparis.com : Bonjour Véronique Durruty et Patrick Guedj, vous êtes connus pour votre amour de l'Inde où vous avez fait de nombreux clichés, combien de fois y êtes-vous allés ?
Véronique Durruty et Patrick Guedj : Nous sommes des accros de l’Inde. Nous y avons fait notre premier voyage en 1990, et depuis si nous restons quelques années sans y aller, nous sommes "en manque" !

1990 : 3 semaines - Rajasthan – vallée du Gange
1991 : 3 semaines - vallée du Gange, Karnataka, Tamil Nadu, Kerala, Goa, Bombay
1992 : 3 semaines - Rajasthan – vallée du Gange
1996 : 1 an - Orissa, Tamil Nadu, Karnataka, Goa, Maharashtra, Andhra Pradesh, Delhi, Pendjab, Himachal Pradesh, Madhya Pradesh, Gujarat, Rajasthan, Bihar, Uttar Pradesh, Bengale occidental
1999 : 2 semaines - Rajasthan
2001 : 3 semaines - Allahabad (Khumb Mela) / région de Khajuraho et Bénarès
2005 : 2 mois, puis 2 semaines - Ladakh, Tamil Nadu, Pondichéry, Rajasthan
2006 : 3 semaines - Bombay, Rajasthan
2007 : 10 jours - région de Mathura puis Udaipur

Indian Holi, un livre sur Holi de Véronique Durruty dans le coffret KENZOAMOUR Indian Holi

Q : Quels sont les aspects de l'Inde qui vous motivent le plus ?
R : L’Inde pour sa douceur
     la douceur de ses lumières et de ses sourires, de la façon de hocher le tête pour dire oui
     la douceur du camaïeux des peaux
     et la douceur de l’air
L’Inde pour sa culture
     les temples et les rituels
     l’architecture
L’Inde pour son éclat
     les étoffes et les bijoux
L’Inde pour ses hommes et ses femmes
     la multitude et la diversité
L’Inde car elle parle à tous les sens
     Le bonheur de manger (le bonheur de remanger après avoir mal mangé…)
     les caresses des massages
     les odeurs des marchés
     les couleurs des saris
     le chant de la mer
et l’Inde des électrochocs
     les embouteillages de Bombay
     les décors de Bollywood
 
Nous avons fait en Inde notre premier voyage ensemble.
Nous y retournons, un peu, beaucoup.

Et nous aimons l’Inde par dessus tout, car elle ne se dévoile jamais.
Elle nous tient en dépendance.

Q : Et entre argentique ou numérique  quelle est votre préférence ?
R : Nous sommes des dinosaures. Restons fidèles à l’argentique, aux contrastes exacerbés des ektas, à la sensualité  de son grain et de ses flous.
Et au bonheur d’avoir à attendre pour découvrir l’image qu’on a faite.

Q : Quel matériel avez-vous utilisé sur place ?
En 24x36 : nous avons un Canon EOS3, que nous utilisons essentiellement avec une focale de 50mm qui ouvre à 1,4 pour pouvoir continuer à faire des photos en basse lumière ( car nous n’utilisons que des films de basse sensibilité 50 ou 100ASA, sans pied, ni flash, ni aucune lumière additionnelle )
Pas de filtre.

En 6X6. un hasselblad avec un 80mm et un 120mm. Mêmes pellicules, même méthode (pas de filtres, pas de pied, pas de lumière additionnelle)

Q : Quels conseils donneriez-vous aux photographes qui se rendent en Inde ?
R : Notre conseil : se lever avant le soleil, et oublier de faire des photos en extérieur entre 9h et 16h

Notre méthode : nous nous laissons porter par notre intuition, par le hasard, nous sommes des contemplatifs,  des errants dans l’âme.
Et on essaie de se faire oublier. C’est difficile, on est blancs, si blancs ! Et en plus on a un appareil photo. Plutôt gros. Alors on le planque dans un sac qui n’est pas un sac de photographe, et on attend pour le sortir. (Des fois on fait des photos avec les yeux, ç’aurait été les plus belles, c’est sûr.) On laisse le temps filer, on s’assoit par terre, on s’accroupit. On est moins arrogant quand on est plus bas que nos « sujets ». On parle en sourires et en onomatopées. L’image est marginale, le lieu est secondaire. Ce qui compte c’est le temps et l’homme, et la magie de la lumière.
La photo viendra toute seule, d’elle-même.

Q : Avez-vous d'autres projets en Inde ?
R : Oui ! Plein !
Dans un avenir proche, nous aimerions décliner l’exposition multi-sensorielle INDE DES SENS…Nous cherchons des lieux et des partenaires…

Bibliographie de Véronique Durruty et Patrick Guedj

Tour du monde des bouts du monde - éditions Aubanel - 2008

Indian Holi - Éditions de la Martinière - 2008
Dans le cœur de la fête de Holi en Inde

Caliente, sensations latines - éditions Aubanel, 2007

La chimie de nos émotions - éditions Aubanel, 2007 (avec Sébastien Bohler)

Méditations - Éditions Marabout - 2006 
Des photos et des pensées de religieux, philosophes, poètes et chanteurs.

Afrique en parfums - Éditions Hermé - 2005
Un carnet de voyage tout autour de l’Afrique et 6 parfums créés sur les photos par de grands parfumeurs.

Les parfums Kenzo - Éditions de la Martinière - 2005
Voyage aux pays des sens.  Douze voyages sensoriels inspirés par la personnalité des parfums Kenzo

Orient Impress - Éditions Kaliméro - 2003
Un livre-objet sur la sensation du voyage

Extérieur Nuit - Éditions Flammarion - 2002
Les sensations de la nuit dans le monde

Parfums de l’Inde - Éditions Flammarion - 2002
Un livre et 6 parfums créés par de grands parfumeurs avec comme source d’inspiration les photographies du livre

Fleur de peau - Éditions Plume - 2002
Un tour du monde tactile de la peau, humaine, animale, végétale, minérale

Rouge - Éditions Coromandel - 2001
Le voyage d’une veste Kenzo à travers le monde

Bouilles de Mômes - Éditions Hachette - 2000
Portraits d’enfants

Mômes d’Asie - Éditions Kaliméro - 1995
Sauts de puce de gamineries en gamineries

Pour en savoir plus...
durrutyguedjphoto.free.fr