Imprimer
Catégorie : Informations

Rubrique information sur l'IndeUne parodie publicitaire, pour le compte des marqueurs indélébiles Gamlin, de ce qui se passe lorsqu'une femme se retrouve veuve. Elle doit se dépouiller de tous ses atours, avoir la tête rasée, supprimer toute trace de marque frontale symbolisant son statut de femme mariée (sindur, tikka, pottu, tilak ou bindi) et s'habiller du costume réservé aux veuves. Au Rajasthan, des pleureuses professionnelles, ou rudaalis, se chargent de ces tâches tout en larmoyant de manière ostensible. Ce sont ces rudaalis qui sont illustrées par la publicité parodique de Gamlin Permanent Markers...


Films
Liste des films indiens ayant le veuvage des femmes comme thème

Baabul
Chokher Bali
Dor
Hum Tum
Mohabbatein
Prem Rog
Rudaali
Shakti: The Power
Water 

Revue de presse


En Inde, personne n’aime rencontrer une veuve sur son passage...
28/05/05 -
Le Monde
"Etre veuve en Inde reste une tare, et, généralement, la belle-famille rend la femme responsable de la mort de son mari. La coutume veut qu’une veuve n’assiste jamais aux célébrations de la naissance d’un enfant, de peur qu’elle n’apporte le "mauvais œil" . "Personne n’aime rencontrer une veuve sur son passage" , affirme Saroj, une jeune femme au foyer."

L'exil des veuves blanches
12/12/03 -
L'Express
"Elles sont naufragées. Seules, désespérément. En rupture d'avec le monde des vivants. La tradition hindoue ne prévoit aucune place pour elles, en particulier dans le nord de l'Inde. A la mort de son époux, une femme ne peut se remarier. Elle est considérée comme responsable du drame, car elle n'a pas su retenir l'âme du défunt. Une veuve appartient à sa belle-famille, qui l'enlaidit afin de ne pas soumettre d'autres hommes à la tentation. Sa simple vue porte malheur. Elle doit se terrer dans la maison, ôter ses bijoux, porter le blanc du deuil et faire pénitence. Attendre la mort."

Lexique du veuvage

Rudaali : pleureuse professionnelle employée en cas de décès. La pleureuse hurle, se frappe la poitrine comme si elle était elle-même concerné par la mort de celui qu'elle pleure. On trouve les rudaalis majoritairement au Rajasthan.

Sati : Tradition hindoue aujourd'hui interdite qui consiste, pour la veuve, à se jeter sur le bûcher de son défunt mari afin de l'accompagner dans l'au-delà. Aujourd'hui les cas de sati sont rares. Le rite du sati, qui concernait moins d'1% des veuves, concernait principalement les femmes de hautes castes. Il fut d'abord interdit en 1829 par la présidence du Bengale (Bengal Presidency) grâce au Sati Prevention Regulation Act et malgré les recours contre cette interdiction, fini par être interdit dans tout le territoire à l'exception de quelques rares états princiers. Aujourd'hui la loi de 1987 visant à l'interdiction du rite du sati punit aussi très sévèrement les incitations ainsi que l'expression de toute vénération comme l'édification de chapelles avec les moulage des mains des sativratas (celles qui vont se sacrifier).

Compléments d'information

Mémoire de Gaël de Graverol sur le rite de la sati
dhdi.free.fr/recherches
"La veuve hindoue qui désire joindre son destin à celui de son mari, au-delà des flammes, devient d'abord sativrata, à la suite de l'annonce du décès, par la déclaration de sa volonté d'en terminer ainsi selon des formules stéréotypées telles que "je vais manger le feu", "je vais suivre mon mari", ou "je vais devenir sati, loué soit tel dieu, telle déesse" (invoquant sa divinité d'élection en laquelle elle prendra refuge). On dit alors que "le sat est monté", ou bien que "le bhâv est venu", expressions qui désignent l'irruption d'une force surnaturelle dans le monde profane dont la femme devient la monture et qui, selon la croyance, entame une combustion de l'enveloppe charnelle, devant permettre à l'Atman (terme sanskrit signifiant le "Soi", l'âme individuelle, la réalité ultime) de rejoindre l'esprit du mari; réunion symbolisée par le mélange des cendres des époux sur un même brasier. "

Satî Ram Kumari ou le bûcher des veuves
tv5.org/TV5Site/plaidoiries/pdf/plaidoirie6.pdf
"Les statistiques révèlent que pour la Région du Bengale, entre 1815 et 1827, 5.388 cas de satîs avaient été recensés, et il est important de savoir que parmi ce nombre pour lesquels l’appartenance sociale a été identifiée, 3.700 satîs représentant plus de 80% étaient issus de hautes castes, 17% étaient de bas statut : le phénomène de la satî n’est donc pas une question de castes mais de vils intérêts économiques ; sous couvert de tradition, on cache des crimes crapuleux."