C'est à Saint-Florent-le-Vieil sur les rives de la Loire, entre Nantes et Angers, dans le département du Maine-et-Loire qu'aura lieu, du 27 juin au 6 juillet, le Festival Les Orientales qui fait, dans le cadre de sa dixième édition, une large place à l'Inde avec des musiciens et danseurs rarement rencontrés sur les scènes françaises ainsi qu'un certains nombre d'évènements de grande qualité. Revue de détails...
Concerts et spectacles
Ustad Amjad Ali Khan
Grand maître du sarod - Inde du Nord
Ustad Amjad Ali Khan, maître incontesté du luth sarod, compte parmi les "trésors vivants" de la musique classique indienne. "L’agilité d’araignée, de ses doigts module alors, avec de précises palpitations, le faisceau des résonances ; il laisse mourir le son, tout en le sculptant encore jusqu’à sa mort, jusqu’au silence. Et, croit-on, il continue à sculpter le silence. A ce moment, la musique devient presque visible autour du musicien ; ses doigts semblent manier des veines lumineuses et silencieuses." René Daumal, Sur la musique hindoue Il est un privilège d’écouter les mille talents de l’un des plus grands maîtres vivants de la tradition hindustani. Mais quel honneur d’inaugurer cette 10e édition en sa présence ! Ustad Amjad Ali Khan est sans nul doute l’égal du sitariste Ravi Shankar dans une autre spécialité : le sarod, ce splendide luth royal issu du rubab afghan. De la majesté de cet instrument, à l’aspect jupitérien, se dégagent de somptueuses sonorités, mercuriennes, au timbre aigu et à la brillance métallique. Appartenant à la septième génération de musiciens aux origines du sarod, Ustad Amjad Ali Khan n’est autre que le disciple et fils d’Haafiz Ali Khan, dont on dit, pour illustrer son exceptionnelle maturité, qu’il "avait déjà soixante ans quand il est né". Né à Gwalior, Ustad Amjad Ali Khan donne son premier concert en 1952, à l’âge de six ans. Avec plus de quatre-vingt disques, il a défié à sa manière le temps. Descendant de la grande lignée afghane pathan des Bangha, le maître a hérité de cette noblesse guerrière qui explique peut-être le caractère éclatant et noble de son jeu. Dans chaque son arraché au silence, il y a, comme disait les Anciens, une résonnance avec l’univers. Les longues descentes de notes font appel au pouvoir modal du raga, qui peut 5 modifier l’ordre du monde et faire apparaître le feu, comme autrefois le raga dipak, exécuté par le grand musicien Tansen pour l’empereur moghol Akbar, incendia les maisons. Avec Satyajit Tawalkar, au tabla.
Vendredi 27 juin 2008 • 21h
Café oriental
Tarifs : 13€ / 11€
Moner Manush
Poésie du fleuve et danse des temples • Inde du Nord
Poètes mystiques bauls du Bengale et danseurs gotipuas de l’Orissa, par la parole déclamée ou le geste acrobatique louent le Divin sous toutes ses formes. "Toujours je rappelle à mon esprit confus que ce Monde Est un cirque en tournée, Qu’on n’y voit que tours d’illusionnistes, Mais l’esprit confus prend tout pour argent comptant." Gossain Bhava Au Bengale, les Bauls (du sanscrit batul, littéralement "fou", ivre d'aspiration divine) sont les derniers grands mystiques nomades du monde, entre ciel et terre, entre extase poétique et réalité charnelle ; ils tournoient, le bras tendu vers le haut, dans une spirale qui évoque le vent libre de l’esprit. Qu’il soit inspiré du bouddhisme, de l'hindouisme ou de l'islam, peu importe, "celui qui est étourdi ou emporté par le vent" chante le divin sous toutes ses formes avec la verve poétique d’une tradition baignée de spiritualité écologique. La voix aiguë s’étire, fragile comme la corde unique de l'ektara, créant une apesanteur légère et sensuelle. Cette légèreté rejoint la grâce de la gestuelle des Gotipuas, dont l’enfance acrobate et fragile est dédiée au seigneur Krishna, le berger espiègle qui séduisit Radha de sa flûte divine, en équilibre sur une seule jambe. Les Gotipuas sont les derniers adolescents des temples de l’Orissa, leur destin est d’incarner la divinité, dans l’univers clos des temples où se mêlent encens, offrandes et mélopées incantatoires.
Samedi 5 juillet 2008 • 16h30
Café oriental
Tarifs : 11€ / 9€
Les moines danseurs de Majuli
Danse sattriya de l’Assam • Inde du Nord
Le temps d’un songe, les moines paysans de l’île fluviale de Majuli incarnent les dieux du panthéon
hindouiste, en particulier l’espiègle Krishna, au charme irrésistible.
"Je danserai devant Krishna. Les clochettes de l’amour de Syam sont fixées à mes chevilles Et c’est lui qui m’a façonnée. Je n’ai rien conservé de ce monde, ni tradition, ni famille, ni respect humain, Je ne quitte pas un instant le visage de mon bien-aimé." Mirabaï L’Assam, région mythique de l’Himalaya située dans la lointaine vallée du Brahmapoutre, est le refuge du sattriya, danse sacrée interprétée par les bhakat, ces moines à la fois artistes et paysans, à la longue chevelure antique. Le sattriya remonte au grand mouvement néo-vishnuite qui débuta au XVe siècle ; imaginé par le maître Sankaradeva pour diffuser les épopées fondatrices, sa gestuelle puise dans le Natya Sastra (traité dramaturgique écrit à l’orée du IIe siècle). Elle tire son nom des sattra, ces monastères hindouistes uniques en Inde, ouverts à la population et garants de l’héritage culturel et artistique de l’Assam. Ce mouvement spirituel krishnaïte, inconnu en Occident, compte environ 2000 moines âgés de cinq à quatre-vingt ans, répartis dans 665 monastères dont vingt sur la seule île de Majuli. Au rythme des eaux protectrices du fleuve, la vie monastique s’organise autour des tâches agricoles et des célébrations. Sous la houlette de Sri Bhabananda, obéissant aux injonctions des tambours khol et des cymbales tal, les moines fardés et vêtus de leurs plus beaux atours, deviennent les incarnations gracieuses des divinités peuplant le Mahâbhârata et le Râmâyana. Le sattriya est teinté d’une simplicité virtuose qui symbolise notamment les actions de Krishna, dieu-héros au charme irrésistible.
Samedi 5 juillet 2008 • 22h
Café oriental
Tarifs : 13€ / 11€
Milon Mela
Une évocation des grandes traditions de l’Orissa, du Bihâr, du Kerala et du Bengale • Inde
Explorant l’Inde tribale et ses rituels antiques, Milôn Mêla offre une palette des plus grandes traditions musicales et chorégraphiques ; certaines sont présentées pour la première fois aux Orientales. La cérémonie martiale des masques chau de Purullia est l’expression même d’une tribalité qui, s’épanouissant autrefois dans les forêts profondes du Bihâr, se transforma au contact de l’hindouisme en une gestuelle guerrière, évocation des grands personnages du Râmâyana ou du Mahâbhâratha. Dans le kalaripayat, l’art martial du Kerala, le corps est le réceptacle de l’énergie cosmique et de la force animale. Un corps qui, pour mieux approcher Dieu, peut aussi se féminiser : ainsi les jeunes garçons gotipuas de l’Orissa, qui dès le XVIe siècle, porteront dans leur danse acrobatique, la nature androgyne de la divinité. Que ce soit avec les danses dévotionnelles des moines de Majuli ou les bhutas du Karnataka, interprètes du divin, l’homme parvient, le temps du rite, à se fondre dans le surnaturel. Il est, comme le chante les Bauls du Bengale, "libre comme le vent de l’esprit". Avec Abani Biswas, à la réalisation artistique. Suivi du mêla de clôture, avec les artistes du Festival.
Dimanche 6 juillet 2008 • 21h
Café oriental
Tarifs : 16€ / 13€
Flammes et divinités
Rituel sur les rives de la Loire
Les Bhutas
Rituel masqué du Karnataka • Inde du Sud
Célébré sur une bande de terre du pays Kanara, le rituel des bhutas (du sanscrit bhu, "être") remonterait au néolithique. Ce terme, issu du tulu, langue sans alphabet, désigne à la fois les officiants qui présentent le rituel aux fidèles, le rituel lui-même et les divinités convoquées par une croyance née à l’aube de la civilisation dravidienne. Toujours initiés pendant la saison sèche par les basses castes Nalke, Parava et Pombada, les rituels ont lieu dans les temples, les oratoires ou les rizières asséchées. La nuit, les divinités domestiques et villageoises daignent s’incarner sous la lueur vacillante de flammes antiques. Héros divinisés, démons carnivores, esprits d’origine humaine ou animale, ils sont les gardiens des dieux majeurs et ont à charge d’éloigner les influences néfastes ; ainsi le dieu-sanglier Panjurli, la déesse noire Kallurthi ou le serviteur de Shiva Gulliga prennent forme au rythme des percussions. La transe peut alors débuter, ponctuée de cantilènes, de dialogues et
de danses.
Avec Vasantha Nalke, ritualiste du village de Budoli.
Samedis 28 juin et 5 juillet 2008 • 23h30
Sur les rives de la Loire
Accès libre
Jaisalmer Coffee - Café indien
Conçu à la manière des caravansérails, le Jaisalmer Coffee est le lieu idéal pour faire une halte vers le désert. Les artistes du Rajasthan recevront les explorateurs, les mélomanes ou les oisifs d’un jour. Le Jaisalmer Coffee, du nom de la cité fortifiée du Rajasthan, est conçu à l’image des anciens caravansérails (du persan karwan, "caravane" et saray, "cour") et des khans (du persan hân, "hôtellerie"), où un monde nomade hétéroclite se croisait. Dans ce lieu de passage à la fois guest house, café musical et souk, venez rencontrer sous des tentes indiennes, le maître des lieux : Gazi Khan Barna de la caste des bardes manghaniyar. Vous pourrez également flâner au petit market local improvisé et déguster un chaï épicé en découvrant une poignée d’acrobates et danseurs, ainsi que quelques artistes de passage, tous venus de l’Inde.
Les samedis et dimanches • de 14h à 19h
Terrasses de l’Abbaye
Accès libre
Animation et veillées nocturnes
Tambours de la nuit
Improvisations indiennes
Veillée musicale autour du feu
"Un coup de ton doigt sur le tambour décharge tous les sens et commence la nouvelle harmonie." Arthur Rimbaud, A une raison
Sous les étoiles, rituel des tambours indiens, du désert du Rajasthan aux montagnes de l’Assam en passant par les rizières du Karnataka. Scansion du temps, enchevêtrement rythmique d’une Inde où le rythme appelle les forces de la nuit et la joie des flammes mouvantes.
Vendredi 4 juillet 2008 • 22h30
Terrasses du Belvédère
Accès libre
Lectures musicales
Lettres nomades III • René Daumal et la musique hindoue
"(…) Toute musique se meut dans la durée, mesure la durée ; comme la durée ; elle est succession irréversible. La musique est donc, quelle qu’elle soit, le temps concrétisé, elle est du temps audible. Il est donc à prévoir que l’homme de l’Ouest et l’homme de l’Est se serviront de cet art pour combattre le vieil ennemi, chacun à sa manière. Et, de fait, la musique orientale ennuie tout individu purement occidental." L’article de René Daumal, Sur la musique hindoue, datant de 1931, fut suivi d’une réponse de Boris de Schloezer qui consacra sa chronique musicale à une défense de la musique occidentale. L’intéressé y répondra en août 1932. Sur la musique hindoue constitue une remarquable plaidoirie, poétique, subtile et passionnée en faveur de la musique hindoue, par un poète comptant parmi les premiers grands amateurs de musique indienne en France.
Samedi 5 juillet 2008 • 17h
Caves de l’Abbaye
Tarif unique : 6€
Lettres nomades IV • Gandhi, lettres à l’ashram
"Jouis des choses de la terre en y renonçant."
Le 12 mars 1930, le Mahatma entreprend son action la plus célèbre : la marche du sel. Son objectif est de dénoncer le monopole anglais de la vente du sel. Pendant vingt-quatre jours et sur 350 kilomètres, le cortège ne cessera de grandir. Arrivé à son but, Gandhi ramasse une poignée de sel et annonce qu'il commence la désobéissance civile. Il sera arrêté. Le Vice-Roi Lord Irving le fait libérer en janvier 1931. Ces lettres, adressées à ses disciples et rédigées pendant cette période d’enfermement carcéral, restent l'une des meilleures façons d'appréhender la pensée philosophique et politique du Mahatma, cet homme habité par l’esprit du renoncement et de la paix. Parsemées de maximes d’une exemplaire sagesse, elles sont une invitation à la réflexion.
Dimanche 6 juillet 2008 • 17h
Caves de l’Abbaye
Tarif unique : 6€
Rencontres
Rituel masque du Karnataka
Film présenté par Denis Gontard
Du rituel à la scène : voyage à Budoli, village du sud-indien, pour suivre la cérémonie des bhutas.
Denis Gontard, chercheur en histoire et technique du théâtre, professeur honoraire à l’Université de Montpellier, a notamment consacré ses recherches à cette bande de terre à proximité de Mangalore, en Inde du Sud, où se perpétue le rituel pré-hindouiste bhuta. Mis à l’honneur par Les Orientales dans le cadre de la nuit Flammes et divinités, les représentants de cette tradition fascinante ont fait l’objet d’un film signé par Denis Gontard lui-même. Voir le rituel associé page 17.
Samedi 28 juin 2008 • 14h30
Auditorium Julien Gracq • Abbaye
Tarif unique : 5€
Traditions musicales et Islam dans l'Océan indien
Table ronde avec Ali Saïd Attoumani et Victor Randrianary
Avec le soutien du Conseil Général de Mayotte et du Fonds d’aide aux échanges artistiques et culturels pour l’Outre-Mer
La vitalité des arts traditionnels à Mayotte et dans l’Océan indien expliquée par deux spécialistes.
L'islam et la musique occupent une place particulière dans les îles de l'Océan Indien occidental. Présente depuis le XIIIe siècle, la religion musulmane s'est développée des Comores à Madagascar, à travers deux pratiques : le sama, concert spirituel par excellence, et le dawat ("invitation"), forme douce d’initiation au dogme. C'est à travers les pratiques musicales, chorégraphiques et spirituelles que chaque confrérie est parvenue à attirer les populations locales et à mener à bien l'islamisation de la région. Modelées par les apports bantou, arabo-shirasi et malayo-polynésien, les traditions confrériques deba et moulidi s’enracinent ainsi dans un islam ouvert et tolérant. Ali Saïd Attoumani, directeur des Affaires Culturelles au Conseil Général de Mayotte et Victor Randrianary, chercheur en sciences sociales, vidéaste et collaborateur du Festival traiteront ensemble de l’identité culturelle mahoraise.
Dimanche 29 juin 2008 • 14h30
Auditorium Julien Gracq • Abbaye
Tarif unique : 5€
Dans les brumes de Majuli
Film d’Emmanuelle Petit, présenté par Nadine Delpech et Mathias Coulange
Une exploration du quotidien des moines danseurs de l’Uttar Kamalabari Satra, sur l’île de Majuli.
En Inde du Nord, au fin fond de l’Assam, sur l’une des plus grandes îles fluviales du monde, se trouvent des monastères longtemps restés inaccessibles. Aujourd’hui, des troubles écologiques menacent gravement l’existence de ces terres à fleur d’eau. Les moines de l’île de Majuli, paysans pour la plupart, y vivent comme au moyen-âge. Artistes à la beauté irréelle, ils perpétuent la tradition du sattriya, danse théâtralisée mettant en scène les épisodes du Râmâyana. Leur mode de vie est établi sur les principes de la famille : les adultes s’efforcent d’éduquer les plus jeunes, tout en prenant soin du "père" qui les a eux-mêmes adoptés. Nadine Delpech et Mathias Coulange, fondateurs de l’association Préserver Majuli, complices des moines invités par le Festival, nous feront partager un peu du quotidien de ces hommes.
Samedi 5 juillet 2008 • 14h30
Auditorium Julien Gracq • Abbaye
Tarif unique : 5€
Films
Le petit peintre du Rajasthan (Darpan Ke Peechhe)
Fiction de Rajkumar Khan, 88’, vf, 35 mm, 2007 • Inde
Un récit d’initiation, une réflexion intelligente et drôle sur la transmission des valeurs ancestrales dans un pays résolument moderniste. 21 Aniket, cadre moyen, vit avec sa femme Malati et leur fils unique Anirudh à Poona, non loin de Bombay. Comme Aniket doit se rendre à l'étranger et que sa femme travaille, le couple décide d'emmener l’enfant chez sa grand-mère, à Shekhawati, ville du Rajasthan perdue dans le désert du Thar. Anirudh découvre alors un monde nouveau : de superbes fresques ornent les murs des maisons et des palais. Bientôt, le jeune garçon apprend que c’est son propre grand-père qui en est l’auteur. La vieille dame décide alors de lui offrir les moyens de révéler ses talents cachés. Mais c'est sans compter sur son père, qui rêve de le voir travailler dans les affaires.
Film jeune public
Dimanche 29 juin 2008 • 12h
Auditorium Julien Gracq • Abbaye
Tarif unique : 5€
La musique selon Deben Bhattacharya
Documentaire de Stéphane Jourdain, 52’, vostf, 2001 • France
Sur les traces d’un mélomane fou : Deben Bhattacharya, qui muni d’un simple magnétophone, a fait le tour
du monde dans l’esprit des Orientales.
Disparu en 2001, le Bangladais Deben Bhattacharya, a passé sa vie sur les routes, à enregistrer de la musique dans des dizaines de pays, des centaines de villes et de villages, et à en publier les disques. Ni scientifique, ni dilettante, cet homme avide de savoir, à la sensibilité exacerbée, ne tient pas en place. En cinquante ans, de Bénarès aux Saintes- Maries de la Mer, de Damas à Séville, il a accumulé environ 800 heures d’enregistrements, 16000 photographies, réalisé 23 films et publié une quinzaine d’ouvrages. Chassé-croisé permanent entre le Nord et le Sud, entre l’anecdote et l’Histoire, l’extraordinaire parcours de cet homme se dévoile petit à petit, peuplé de visages, de voyages et de
musiques.
Samedi 5 juillet 2008 • 19h
Auditorium Julien Gracq • Abbaye
Tarif unique : 5€
Master Class et ateliers d'initiation
Danse Kathak de Jaïpur
Avec Megha Jagawat et Kamal Kant • Inde du Nord
Et la collaboration de l’association Trivat
Faire l’expérience de la transmission directe et apprendre quelques techniques de kathak, danse virtuose de l’Inde du Nord.
Aux origines, le kathak se présente comme une danse d’inspiration divine. Au XVIe siècle, à l’arrivée des Moghols, il devient danse de cour et de divertissement, quittant alors les temples pour les salons raffinés des nouveaux conquérants. Aujourd’hui, trois écoles dominent le style, dont la gharana de Jaipur, où l'accent est mis sur le tournoiement et le rythme des pieds. Le gati, martèlement clinquant de ces derniers se synchronise aux énoncés rythmiques des syllabes bol, jouées au tabla ou au pakhawaj. Epoux de Megha Jagawat, Kamal Kant est issu d’une grande famille de danseurs qui perpétuent cet art virtuose de père en fils depuis près de huit siècles. A trois ans, il commence à danser sous la direction de son père, Guru Girhari Lal Maharaj. Approcher le kathak avec pour guides Megha Jagawat et Kamal Kant permet d’explorer le lien essentiel entre geste et rythme.
Samedi 28 et dimanche 29 juin 2008 • de 11h à 13h
Ferme des Coteaux
Tarif unique : 11€
Kolam et kalam
Peinture éphémères de l'Inde
Avec Chantal Jumel • Inde du Sud
Dessiner sur le sol au moyen de poudres minérales et végétales pour faire naître un nouvel espace symbolique. En Inde du Sud, il est commun de dessiner à même le sol avec quelques poudres colorées. Au Tamil-Nadu, des femmes de toutes croyances tracent ainsi chaque matin sur le seuil de leur foyer les motifs géométriques kôlam pour rendre hommage à la déesse Lakshmi, saluer l’aube et réjouir le cœur des passants. Au Kerala, les kalam sont l’apanage de certaines communautés d’hommes : des peintres rituels dont la tâche héréditaire consiste à élaborer des fresques anthropomorphes dans les temples et les maisons. D’abord venue en Inde pour s’initier au théâtre-dansé kathakali, Chantal Jumel a appris l’art des peintures éphémères et son symbolisme auprès de l’officiant Sri Parameswar Kurup et de nombreuses femmes tamoules. Destinée au novice, cette initiation s’offre comme une expérience sensuelle, esthétique et philosophique.
Samedi 28 et dimanche 29 juin 2008 • de 15h à 17h
Ferme des Coteaux
Tarif unique : 11€
Exposition
Ahmedabad "No Life Last Night"
Photographies indiennes de Frédéric Delangle
Parcourir une ville du Gujarat, la nuit, grâce à un photographe d’exception
L’Inde est multiple. Au delà de l’onirisme du désert du Rajasthan, du Gange sacré et des temples du Kerala, il existe une autre Inde, industrielle et poussiéreuse, pleine de pollution et de misère prolétarienne. Le choix de Frédéric Delangle de faire de la ville musulmane d’Ahmedabab (Gujarat) son sujet photographique est d’abord une invitation à sortir des clichés habituels. S’y ajoute cette incroyable sensation d’arrêt de vie et de silence… Dans ces photographies nocturnes, évoquant une scène de tournage désertée, se fait jour le saisissant contraste avec l’anarchie et la cacophonie imaginée du jour. "Les nombreuses formes humaines figées, sommeillant à même la rue, et qu’on pourrait facilement prendre pour des momies, des mannequins ou des cadavres, donnent cependant le premier indice : la vie est là." [Peggy Sue Amison, directrice du Sirius Arts Centre] Parcourir cette exposition est une manière d’éprouver les sensations vécues par tout véritable voyageur qui a marché seul dans les rues de l’Orient, sous l’éclairage blafard, voire absent, accompagné des aboiements lointains des chiens errants.
Vendredi 27 juin 2008 • de 19h à 20h
Inauguration de l’exposition, avec projection du film "Ahmedabad, no life last night"
Les vendredis • de 18h à 21h
Les samedis et dimanches • de 11h à 21h
Abbaye
Accès libre
Les sites
Le Marché oriental
Un Marché oriental s’installe les vendredis (de 18h à 21h), samedis et dimanches (de 11h à 21h) à l’ombre des arbres. Il propose un riche choix d’objets artisanaux, de bijoux, d’instruments de musique et de disques.
La restauration publique
Le Jaisalmer Coffee, situé sur les Terrasses de l’Abbaye, est un lieu privilégié pour consommer boissons et thés. Les festivaliers pourront également se restaurer chez Ignace et Delhia au Pondichery, à quelques pas du Café oriental. Un vaste choix de mets indiens y sera proposé: poulet tandoori, samosas, dhal, lassi, etc.
Les livres d’Orient
Dans les caves de l’Abbaye, La librairie La Parenthèse de Cholet propose une sélection d’ouvrages sur le monde oriental et asiatique. Ouverture au public les samedis et dimanches de 11h à 20h.
Le Palais Briau
Situé à Varades, face l’Abbatiale de Saint-Florent-le-Vieil, le Palais Briau peut vous héberger pendant le Festival. Tous les week-ends, ses hôtes proposent des visites guidées du parc et de la demeure.
Renseignements et informations
Tél. 02 41 72 62 02
Email contact@lesorientales.fr
Internet www.lesorientales.fr