C'est sur le brûlant sujet des OGM en Inde que Le Groupe de réflexion franco-indien vous convie, dimanche 25 janvier 2009 à 15h,  à une conférence du Professeur Louis-Marie Houdebine qui a étudié les mécanismes de l’expression des gènes animaux et particulièrement les gènes des protéines du lait, à l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) pendant 40 ans, sur la situation des OGM en 2009 avec un aperçu de celle en Inde...

Un OGM est un Organisme Génétiquement Modifié. C'est à dire un organisme dans lequel a été inséré un gène absent à l'état sauvage, ou un organisme dont l'expression d'un gène a été volontairement modifiée. Ce gène peut provenir de n'importe qu'elle espèce vivante, à condition de lui avoir ajouté divers éléments nécessaires à son expression dans l'organisme receveur. Ce gène peut coder pour différentes protéines d'intérêt très général pour la santé ou l'agriculture. C'est le cas par exemple d'un facteur permettant la coagulation du sang (facteur absent chez les hémophiles), ou encore une protéine permettant à une plante de mieux résister aux maladies.
Futura-Sciences : OGM : un tour d'horizon complet.

Le Pr. Houdebine, a développé des projets de biotechnologie impliquant des animaux transgéniques (souris et lapins) pour l’obtention de modèles destinés à l’étude de maladies humaines et pour la préparation de protéines d’intérêt thérapeutique dans le lait. Ceci a conduit à la création en 1998 d’une entreprise, BioProtein Technologies (www.bioprotein.com), qui collabore encore avec le laboratoire de l’INRA. Parmi les modèles se trouvent des lapins transgéniques permettant l’étude des désordres du métabolisme des lipides et d’autres exprimant une protéine fluorescente qui sont utilisés pour la mise au point de greffes et de cellules souches ainsi que pour étudier l’implantation des embryons. Le Pr. Houdebine a été et est encore expert dans différents comités d’évaluation des biorisques (WHO, FAO, AESA, Codex Alimentarius et OCDE). Il a participé pendant six ans à un enseignement européen de bioéthique (projets BioTethics et BIOTETHED). Il participe à des enseignements de biologie et de biotechnologie dans plusieurs universités et grandes écoles.

Le Pr. Houdebine participe également au débat public sur les OGM et le clonage, particulièrement en France et résumé ainsi son exposé : "Depuis la mise sur le marché des premiers OGM en 1996, un débat sur ce sujet s’est installé jusqu’à atteindre actuellement un paroxysme de confusion qui ne permet pas de traiter véritablement les vraies questions. C’est en particulier le cas pour l’exploitation des OGM dans les pays en développement pour lesquels les enjeux sont à priori particulièrement élevés puisque beaucoup de gens y souffrent de pénuries alimentaires chroniques. Tout a été dit sur les OGM depuis leur inutilité ou leur impact décisif pour l’alimentation humaine, leur nocivité ou leurs bienfaits pour l’homme et l’environnement, leur caractère aliénant pour l’économie des plus pauvres ou au contraire leur capacité à augmenter les revenus des agriculteurs, jusqu’à l’affirmation qu’il s’agit là d’une technique qui est fondamentalement une dénaturation de l’œuvre du Créateur. Le progrès est à cette occasion bien souvent tourné en dérision et condamné sans nuance. L’idée de progrès à laquelle nos ancêtres des Lumières croyaient avec ferveur et qui correspond à une vision par trop idéaliste de l’homme est là confondue avec le progrès technique bien concret auquel nos contemporains sont attachés.

Ces discours confus et contradictoires sont le résultat de peurs, de croyances ainsi que de recherches de gros et petits profits de toute sorte. Le manichéisme ne convient pas plus dans ce domaine qu’ailleurs mais c’est pourtant lui qui s’est imposé. Tout ceci n’est pas sans risque pour l’économie des pays riches mais potentiellement encore bien plus pour celle des pays pauvres. Porter un jugement objectif sur les OGM est devenu une tâche presque impossible car tout propos en leur faveur ou toute remise en cause est rapidement suivi d’une avalanche de condamnations dans lesquelles la raison a du mal à trouver sa place. Il est pourtant important, non de convaincre, mais d’informer le plus complètement possible ceux qui sont directement concernés et qui sont parfaitement capables de se forger leur propre opinion à condition de posséder les données objectives."

Quand ?
Dimanche 25 janvier 2009 à 15h

Combien ?
Entrée libre mais réservation obligatoire au 01 39 56 47 89 ou lalitha.badrinath@wanadoo.fr

Où ?
Maison des Associations
Château de Buc
rue Louis Massotte - 78530 Buc (Haut Buc)

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