Rubrique journée culturelle autour de l'IndeLes 8 et 9 décembre la maison de la Culture de Créteil vous convie à deux journées et une soirée d'intenses activités culturelles avec, pour commencer la pièce de Gurpreet Kaur Bhatti, Behzti (Le déshonneur) qui provoca la colère de la communauté Sikh de Birmingham, humiliée par le fait qu'elle mette en scène un viol dans un temple Sikh du cœur de Londres. Plus consensuels, exposition, danse, musique et soirée clubbing suivront dans la foulée...

HAPPY INDE

Behzti (Le déshonneur) - théâtre

vendredi 8 et samedi 9 décembre  19:30

Texte de Gurpreet Kaur Bhatti
Mise en scène de Virginie Jortay

Gurpreet Kaur Bhatti, anglaise d’origine sikh et éminente représentante du nouveau théâtre britannique, excelle dans l’observation dialectique des traditions.  Est-il possible de vivre harmonieusement entre l’emprise des valeurs d’une culture d’appartenance et le désir de s’en émanciper sans reniement ?
Un viol a lieu dans un temple sikh au coeur de Londres… On va parler de déshonneur dans une société où le code dominant est celui de l’honneur, où les personnages s’enlisent dans leurs contradictions.
Caustique, tendre et finalement optimiste, la pièce de Virginie Jortay est un voyage, une immersion dans l’Inde de toutes les dualités possibles.
note d’intention du metteur en scène -> Au-delà du scandale de Birmingham, Virginie Jortay, metteuse en scène du spectacle, est surtout passionnée par le texte lui-même, dans lequel elle trouve une véritable puissance dramatique, faite de profondeur, d'émotion et d'humour, mais aussi de cruauté, de vulgarité et de violence.
C'est d'abord au texte qu'elle désire revenir, à travers une mise en scène qu'elle veut sobre et discrète au service des mots et de l'histoire qu'elle dévoile.
Un des points essentiels du texte réside dans le choix du lieu : un temple. Min, qui est née en Angleterre et n'a pas été élevée dans le respect des coutumes, découvre en même temps que nous les particularités de sa religion, les objets de culte et les rituels. Mais outre les aspects  "folkloriques", il s'agit surtout de montrer un endroit clos, où la tradition et les rituels cachent mal les rancoeurs et les inimitiés des protagonistes. Dans ce lieu fermé se passe une succession d'évènements qui conduit à un drame, où tous sont complices. Les références précises au sikhisme ne seront qu'indiquées dans la mesure où elles servent le récit. Cette histoire est universelle, ce qui compte réellement donc, c'est le fait que nous sommes dans un lieu sacré, quelle que soit la communauté qu'il évoque.
C'est l'idée d'intimité que le metteur en scène veut renforcer en plaçant directement le spectateur dans un dispositif frontal très proche des acteurs. Cette proximité s'avère nécessaire car elle permet une grande sobriété dans le jeu qui rend perceptibles les frémissements intimes et nous expose aussi à la vérité du corps de l'acteur, cette intrusion particulière du vivant que pose l'acte théâtral.
L'espace scénique se divise en plusieurs lieux distincts, des parties du temple, où se déroulent les différentes étapes de la pièce. Tout se fait à vue, nous sommes "dans" le temple avec les personnages et c'est un lieu où on mange et on boit, où on rentre et d'où on sort, toute choses qui seront permises pour les spectateurs.
L'accueil, le partage et l'expérience relient les acteurs et les spectateurs. Ceux-ci sont inclus dans l'espace et dans l'histoire que portent les acteurs. Inéluctablement, vers une fin que l'ont présent libératrice, le spectateur doit participer au déroulement de l'histoire, dans un monde qui devient le sien, en dehors des coutumes, des moeurs et des costumes.

Cette intimité nous plonge dans l'histoire des personnages et de leurs souffrances. Tous sont ambigus et complexes, tous ont une histoire, souvent liée à l'immigration et tous cachent des secrets parfois très lourds. Personne n'est seul responsable du drame, c'est l'ensemble des comportements de tous qui créé l'horreur. Gurpreet Kaur Bhatti définit d'ailleurs explicitement sa démarche dans la préface de la pièce :
"Je me sens attirée par ce qu'il y a sous la surface du succès. Par tout ce qui est anonyme et silencieux, ce qui fait enrager et qui désespère, ce qui est humain, inhumain, absurde et comique. M'attirent ceux qui ne sont pas les phares du multiculturalisme, ceux qui vivent dans la peur et sans espoir, et qui grandissent dans leur version personnelle d'un comportement antisocial. Je crois qu'il est nécessaire pour toute communauté d'évaluer ses progrès, de façon régulière, de se connecter à sa douleur et à son passé. Et de cultiver de la sorte un sens de l'humilité et de l'empathie : chose dont on a fort besoin en ces temps féroces, où les loups semblent se manger entre eux."
Si le propos est clairvoyant provocant et cruel il n'est pourtant jamais cynique, et c'est bien l'amour qui reste finalement au centre du propos. L'amour qui lie Min à Elvis, mais aussi Min à sa mère. L'amour honteux et perdu de Monsieur Sandhu pour le père de Min. Les relations complexes que tous les personnages ont entretenues dans un passé plus glorieux ne sont jamais dépourvues d'amour et conduisent aussi à cette dynamique du regret, du secret et de l'hypocrisie. 
 
Sonia Sabri Company (danse kathak traditionnelle et contemporaine)

Vendredi 8 décembre  21h

Un langage chorégraphique et musical intense, d’une infinie élégance, explorant la danse traditionnelle kathak à travers de nouvelles approches formelles contemporaines entre indianité et renouveau britannique…

Nuit Now Delhi
(DJ’s, VJ’s, danse et percussions…)

Vendredi 8 décembre à partir de 22:00

Voir ICI

Wasifuddin Dagar - musique

Samedi 9 décembre  21:30

Wasifuddin Dagar chante du "dhrupad" : chant de temple millénaire et sacré, donné en l’honneur des dieux. L’assemblée, spirituellement en phase, attendait du chanteur qu’il donne son souffle à la divinité. Lentement les images surgissent, profondes, hypnotiques jusqu’au point de virtuosité qu’est l’alap. Enfin, Le jhala est la phase culminante alors que le chanteur mitraille depuis son diaphragme des syllabes chantées. Fascinante incantation.

Baba Anand  les fleurs du bien - exposition

Vendredi 8  -> 22 décembre 


Lieu
Maison des Arts et de la Culture
1 pl Salvador Allende - 94000 Créteil
Métro Créteil Préfecture
Plan d'accès
navette gratuite jusqu’à la place de la Bastille
Tel. 01 45 13 19 19

Lien utile
Maison des arts et de la culture de Créteil