Rubrique concerts de musique de l'IndeLe Théâtre de la Ville vous invite à un jugalbandi inédit et rare qui mettra en présence, le samedi 10 mars prochain, la Tamoule Jayanthi Kumaresh (Sud) à la vina et le Bengali Purbayan Chatterjee (Nord) au sitar...

 



le Jugalbandi entre la Tamoule met en relation les deux instruments à cordes pincées qui dominent l’art instrumental au Nord comme au Sud : le sitar aérien et chatoyant face à la sobre et vénérable vina, bien plus ancienne.


Jayanthi Kumaresh et Purbayan Chatterjee

Les deux interprètes ont déjà eu l’occasion de se produire au Théâtre de la Ville où Purbayan Chatterjee jouait en compagnie de la violoniste Kala Ramnath, ainsi qu’aux Abbesses avec le remarquable concert qu’y a donné Jayanthi en novembre 2009. Issus de longues lignées de grands musiciens, Jayanthi Kumaresh (née en 1969) et Purbayan Chatterjee (né en 1976) représentent la fine fleur des instrumentalistes de leur génération. Très jeune, Jayanthi a appris la vina auprès de sa tante Padmavathy Ananthagopalan, sœur du célèbre violoniste Lalgudi Jayaraman et descendante directe d’un disciple de Tyagaraja (1767-1847) compositeur de génie considéré comme un saint. Elle a aussi étudié auprès de S. Balachander, virtuose et génial rénovateur du jeu de l’instrument. Purbayan, par ailleurs excellent chanteur, a suivi l’enseignement paternel et s’inspire depuis longtemps du style de Nikhil Banerjee, de la tradition d’Ali Akbar Khan.

Entre leurs mains, ces grands luths joués à l’aide d’onglets s’affirment dans leur identité sonore pour échanger des phrases d’une intense émotion dans le développement des ragas comme dans les improvisations rythmiques de haut vol. La sonorité enveloppante du sitar contraste avec celle, toute intériorisée, de la vina (non munie de cordes sympathiques) et dont la caisse de résonance est en bois de teck évidé. Le magnifique CD Mandala paru chez Sense World en 2007 montre à quel point les deux artistes fusionnent dans un bonheur de jouer ensemble, tout en faisant entendre les traditions auxquelles ils se rattachent ainsi que leur propre personnalité. Instrument majeur de l’étude de la musique en Inde du Sud, la vina la plus répandue, celle dénommée saraswati vina, est prisée des connaisseurs et est l’un des atouts pour le mariage des jeunes filles bien éduquées de la caste des brahmanes. Plus sérieusement, elle est considérée comme un instrument d’ascèse et de connaissance, (Tyagaraja en jouait tous les jours) à l’opposé du sitar expansif au caractère plutôt romantique. On l’entend plus jouer dans l’intimité des maisons qu’en concert – où l’on ne peut l’entendre que trop rarement.

Musiciens imaginatif au jeu généreux et d’une grande variété, Jayanthi et Purbayan ont un grand respect mutuel qui les place sur un plan d’égalité et leur permet d’offrir un jugalbandi équilibré dans des parties où sont interprétés des ragas du Sud comme du Nord.

Quand ?
Samedi 10 mars 2012 à 20h30

Combien ?
Plein tarif : 20€
Tarif Jeune : 14€

Où ?
Théâtre de la Ville
2 place du Châtelet - 75004 Paris
Métro Châtelet
Internet theatredelaville-paris.com

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